La Commission européenne a soumis mercredi aux Etats membres une demande d’autorisation de culture pour un deuxième maïs OGM afin de les forcer à prendre position, au risque de raviver leurs divisions sur cet épineux dossier

L’exécutif bruxellois espère faire d’une pierre deux coups : il demande aux gouvernements européens d’autoriser la culture du maïs OGM TC1507 du groupe américain Pionner lors de la réunion de leurs ministres de l’Environnement le 13 décembre et, dans la foulée, de débloquer un projet de réforme qui permettra légalement d’interdire cette culture sur leur territoire.

Cette réforme est bloquée par la France, l’Allemagne et le Royaume Uni.

L’opération pourrait ensuite permettre de faire autoriser la culture de cinq autres maïs et d’un soja génétiquement modifiés qui ont tous obtenu un avis favorable de l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA).

« Rouvrir ce dossier politiquement sensible à six mois des élections européennes, c’est totalement irresponsable », a confié à l’AFP un négociateur européen en rappelant l’hostilité de l’opinion publique.

« Cette décision est un autre déni de démocratie de la Commission européenne, qui remet en cause nos choix démocratiques et nos préférences agricoles et alimentaires », s’est pour sa part insurgé l’eurodéputé vert français Yannick Jadot.

L’exécutif bruxellois tente en fait de mettre un terme au jeu trouble des gouvernements européens qui refusent d’assumer leurs responsabilités pour les demandes d’autorisation de mise en culture d’OGM et lui imposent d’assumer la décision finale.

La proposition a déjà été soumise au vote des représentants des Etats en 2009. Six seulement avaient voté pour (Royaume Uni, Espagne, Finlande, Suède, Roumanie et Estonie), douze contre, dont la France, et neuf, dont l’Allemagne, se sont abstenus.

Source : © 2013 AFP VS1