Le vaste domaine des nanotechnologies offre des perspectives d’innovations susceptibles de répondre à des enjeux sociétaux et économiques majeurs. Toutefois, il représente aussi des risques potentiels pour la santé et l’environnement que les chercheurs peinent encore à évaluer.
En effet, en raison de la diversité importante des nanomatériaux et des paramètres physico-chimiques susceptibles de modifier leur comportement et leur toxicité, une étude au cas par cas engendrerait un nombre de tests trop important.
Pour y voir plus clair, un chercheur du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble a fait le point dans le bulletin de veille scientifique de l’Anses sur deux approches alternatives pour la prédiction des risques liés aux nanomatériaux manufacturés. Les deux études citées ont la particularité d’utiliser des approches intégrées, par rapport aux approches classiques qui se focalisent sur un seul paramètre. Elles mettent aussi en exergue l’intérêt de construire les modèles pour prévoir les risques ainsi que les bénéfices attendus des nanomatériaux.
La première méthode est basée sur des tests dits fonctionnels, qui sont réalisés en laboratoire au sein de systèmes standardisés dans le but de quantifier des paramètres clefs et d’étudier le devenir et les effets des nanomatériaux dans ce contexte. L’un des facteurs limitant reste l’importance d’utiliser des systèmes de référence décrits et harmonisés pour limiter les incertitudes.
La seconde méthode tend à évaluer les risques potentiels et les implications liés aux nanomatériaux, ainsi que les bénéfices attendus tout au long du cycle de vie du composé. L’intérêt de ce protocole est de prendre en compte ce risque dans sa globalité en s’intéressant non seulement aux caractéristiques physico-chimiques, mais également aux modes de transfert, aux transformations environnementales et biologiques et aux voies d’exposition. Pour autant, le scientifique souligne le manque de précision sur la prise en compte des incertitudes. Il rappelle également qu’à l’échelle européenne, le projet SUN (The Sustainable Nanotechnologies Project) qui est financé par la Commission européenne travaille également à la conception d’outils d’aide à la décision pour le développement durable des nanotechnologies.
RP4 – nanomatériaux