La résistance aux antimicrobiens est l’une des dix principales menaces mondiales selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À la croisée des santés humaine, animale et environnementale, l’antibiorésistance est un véritable défi de santé publique et de santé globale, car elle circule non seulement au sein des populations humaines, entre animaux et dans nos écosystèmes. La lutte contre l’antibiorésistance est donc un défi à relever selon une approche « Une seule santé ».
Pour relever ce défi dans le domaine de la santé animale, la France poursuit des actions dans le cadre du plan Écoantibio, avec Écoantibio 1 (2011-2017) puis Écoantibio 2 (2017-2022). Grâce à l’engagement des parties prenantes, ces plans ont été de grands succès et ont permis de réduire de 52% l’exposition globale des animaux aux antibiotiques entre 2011 et 2022.
Le plan Écoantibio 3 (2023-2028), piloté par la direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère en charge de l’agriculture, vise à prolonger cette dynamique afin de limiter l’émergence et la diffusion de résistances aux antibiotiques chez les animaux et les risques qui y sont associés. En raison de l’importance croissante de cette problématique en santé animale, le plan Écoantibio 3 s’ouvre pour la première fois aux résistances aux autres antimicrobiens et aux antiparasitaires.
En pleine cohérence avec l’approche « Une Seule Santé », le plan Écoantibio 3 s’inscrit dans la nouvelle feuille de route interministérielle « Prévention et réduction de l’antibiorésistance, lutte contre la résistance aux antimicrobiens ».
Considérant que la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et aux antiparasitaires est un enjeu de durabilité et soutenabilité économique des systèmes agricoles et que la relation vétérinaire-détenteur d’animaux doit être au cœur du bon usage du médicament, le plan Écoantibio 3 se fixe les objectifs suivants :
- Maintenir la dynamique de réduction des niveaux d’exposition actuels aux antibiotiques ; en conservant les niveaux actuels d’exposition des animaux de rente aux antibiotiques et en se fixant un objectif spécifique de réduction de 15% de l’exposition des chiens et de chats aux antibiotiques, à l’horizon 5 ans ;
- Préserver l’arsenal thérapeutique chez les animaux ;
- Renforcer la prévention des maladies induisant un recours aux antimicrobiens et aux antiparasitaires ;
- Promouvoir le bon usage des antimicrobiens et des antiparasitaires à l’échelle de l’animal et du troupeau ;
- Mieux connaître la résistance aux antimicrobiens et aux antiparasitaires ;
- Susciter l’engagement des filières, des professionnels et des citoyens sur l’antibiorésistance.
Pour atteindre ces objectifs, Écoantibio 3 comporte 25 actions déclinées au sein de 5 axes :
- Prévention contre l’apparition et la diffusion de résistance aux antimicrobiens et aux antiparasitaires chez les animaux de rente et de compagnie ;
- Formation, sensibilisation et engagement dans le domaine de la résistance aux antimicrobiens et aux antiparasitaires en santé animale, dans une dynamique « Une seule santé » ;
- Recherche et surveillance de la résistance aux antimicrobiens et aux antiparasitaires en santé animale ;
- Maintien, amélioration et développement d’un arsenal thérapeutique favorable au bon usage des antimicrobiens et à l’optimisation des pratiques de prescription en santé animale ;
- Lutte contre la résistance aux antimicrobiens et aux antiparasitaires en santé animale, de l’échelle territoriale à l’échelle internationale.
Les actions du plan seront menées grâce à l’appui de 15 pilotes, acteurs de la santé animale. Certaines actions d’Écoantibio 3 seront financées par un appel à projets du ministère en charge de l’agriculture, lancé dès 2024.
SOURCE : AGRICULTURE.GOUV
Écoantibio 3 : réduire les risques d’antibiorésistance et promouvoir le bon usage des antimicrobiens en médecine vétérinaire (plan national 2023-2028) | AGRICULTURE.GOUV