L’entreprise polonaise de salades et jus de fruits boit le bouillon. Non seulement accusée d’exploiter dans son usine une main-d’œuvre composée d’émigrés nord-coréens, Fructofresh – dont la France est le principal marché – est également soupçonnée d’ajouter un additif alimentaire interdit dans ses salades de fruits. Soit un conservateur de synthèse nommé dicarbonate de diméthyle (E242), aussi connu sous le nom commercial de Velcorin, dont l’usage à des fins stérilisantes et conservatrices n’est autorisé que dans certaines boissons (boissons aromatisées sans alcool, vins). En effet, il se décompose en méthanol en présence d’eau, une molécule naturellement présente dans le corps humain mais qui, à hautes doses, est toxique, expliquant la réglementation stricte qui encadre son usage.
Cet ajout illicite expliquerait la longévité exceptionnelle des salades de fruits préparées de Fructofresh (« Nous garantissons la DLC de 14 jours sans ajout de conservateurs », peut-on lire sur leur site) qui aurait éveillé les soupçons d’un concurrent, l’entreprise française Delifruits à l’origine de l’action judiciaire intentée contre Fructofresh auprès du tribunal de commerce de Créteil (Val-de-Marne), selon Le Monde.
Des soupçons qui ont conduit, dès le 1er février, le juge des référés du tribunal de commerce de Créteil à interdire à Pomona, le distributeur français de Fructofresh, de commercialiser en France les salades de fruits de l’industriel polonais, dans l’attente d’un jugement.
L’entreprise polonaise, qui vante sur son site être « en conformité depuis 2004 avec les normes BRC et IFS (niveau supérieur) » et produire « une salade idéale pour les écoles et les hôpitaux », fournit principalement la restauration collective et l’hôtellerie.
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