Les récentes conclusions du plan de surveillance national des résidus de pesticides ont révélé la présence en très faible dose, dans certains vins bio, d’acide phosphonique et de phtalimide, deux fongicides utilisés en viticulture conventionnelle contre le mildiou. Selon Magali Grinbaum, responsable des analyses de résidus à l’IFV, les contaminations croisées au champ ne suffisent pas à elles seules à expliquer la présence de ces composés. Des phénomènes d’accumulation dans la plante du phosphonate de potassium, autorisé en bio jusqu’en 2013, pourraient notamment justifier la présence de résidus dans les vins. Une autre hypothèse met en cause certains amendements organiques couramment employés, comme les vinasses issues de vignes conventionnelles. Le DAP (phosphate de diammonium), fréquemment utilisé en vinification pour nourrir les levures, pourrait également jouer un rôle, de même que les équipements poreux utilisés au chai, comme le caoutchouc, les résines époxy ou encore les barriques, susceptibles d’accumuler et relarguer le phtalimide issu de la dégradation du folpel. Enfin, la méthode d’analyse des vins, basée sur le chauffage des échantillons, pourrait elle-même avoir une part de responsabilité.

Référence Vigial : A99983