La récolte de blé tendre cette année en France, le plus grand producteur de l’Union européenne (UE), devrait tomber à 25,17 millions de tonnes, soit son niveau le plus bas en 41 ans, alors que les fortes pluies ont impacté à la fois la surface cultivée et les rendements, a déclaré Argus Media mardi 6 août.
Le rendement de la récolte de blé tendre a été estimé à 5,93 tonnes par hectare (T/ha) pour 2024, ce qui représente une chute de 18,7% par rapport à la moyenne quinquennale, a précisé dans un communiqué le cabinet d’analyse Argus, anciennement Agritel, spécialisé dans les marchés agricoles.
Si ce rendement est supérieur à celui de 2016, année lors de laquelle la récolte a atteint son niveau le plus bas du siècle, la production a été plus faible cette année qu’il y a huit ans avec notamment la baisse des surfaces. « Il a manqué 900.000 hectares par rapport à 2016, d’où une récolte encore plus mauvaise », déclare Gautier Le Molgat, directeur d’Argus Media France, dans un communiqué. « Il faut remonter à 1983 et ses 24,5 MT (millions de tonnes) pour trouver une récolte aussi mauvaise en France. »
Les prévisions d’Argus sont inférieures de près de 10 millions de tonnes à la production enregistrée l’année dernière et laisseraient la France avec un excédent d’exportation beaucoup moins important. Toutefois, les récoltes abondantes dans d’autres grands pays exportateurs comme la Russie ont fait baisser les prix du blé, ce qui a conduit les producteurs français à demander une aide d’urgence en prévision d’une récolte désastreuse.
De nombreux analystes et négociants s’attendent à ce que la production française de blé tendre passe en dessous du niveau de 2016 (27,6 millions de tonnes), les prévisions du marché pour 2024 se situant de plus en plus autour de 25-26 millions de tonnes.
En plus des pluies diluviennes répétées depuis les semis d’automne, les cultures de blé ont souffert de températures fraîches et d’un ensoleillement limité pendant les étapes cruciales de croissance, ainsi que des maladies et des mauvaises herbes.
La récolte en est à ses derniers stades, mais les orages survenus la semaine dernière ont encore retardé le moissonnage et renforcé les inquiétudes quant aux dommages causés.
La qualité des grains détermine l’aptitude du blé à la meunerie et aux marchés d’exportation, les cultures de qualité inférieure étant davantage utilisées pour l’alimentation du bétail.
L’estimation est basée sur une enquête menée auprès des opérateurs de l’industrie du blé entre le 1er et le 5 août.
SOURCE : L’USINE NOUVELLE
La récolte française de blé tendre pourrait tomber en 2024 à son plus bas niveau depuis 41 ans | L’usine Nouvelle