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Des scientifiques d’INRAE et de l’Anses ont étudié l’évolution de la végétation des bordures de champs de 500 parcelles agricoles en France hexagonale pour comprendre les effets du changement climatique et des pratiques agricoles sur ces plantes. Leurs résultats, publiés dans Ecology Letters, font le constat qu’en 10 ans la température moyenne a augmenté de 1,2 °C et l’humidité des sols a diminué de 14 % dans ces parcelles. Les travaux montrent que les communautés de plantes des bordures de champs ont changé en conséquence pour inclure davantage d’espèces dotées de stratégies de tolérance à la chaleur et à l’aridité, au détriment d’espèces capables de résister aux perturbations liées aux pratiques agricoles. Des pratiques d’atténuation du changement climatique, telles que les couverts végétaux et l’agroforesterie ou encore la réduction d’usages d’intrants en agriculture, permettraient de préserver les capacités d’adaptation de cette biodiversité.
En France, la biodiversité des paysages agricoles joue un rôle croissant dans les stratégies de conservation de la biodiversité. Les bordures de champ occupent une position intermédiaire entre les milieux naturels et les champs cultivés. Elles présentent un intérêt particulier pour étudier à la fois les effets des pratiques agricoles et du changement climatique sur la biodiversité. En effet, ces bordures abritent aussi bien des espèces adventices (gaillet gratteron, cirse des champs) plus ou moins adaptées aux perturbations agricoles, que des espèces prairiales (oseille des prés, gesse des prés) qui sont importantes à conserver. Ces bordures jouent également un rôle écologique primordial en tant que zones de refuge et corridors de dispersion pour de nombreuses espèces, y compris des auxiliaires de culture, des espèces qui repoussent ou régulent les ravageurs.
Un réseau de 500 parcelles pour étudier la biodiversité des bordures de champs
Depuis 2012, dans le cadre du plan Ecophyto, le ministère en charge de l’Agriculture organise le réseau de biovigilance 500 ENI (Effet non intentionnels) pour suivre les effets non intentionnels des pratiques agricoles sur la biodiversité des bordures de champs. Environ 500 parcelles ont été choisies pour être représentatives des systèmes agricoles de France hexagonale, dont 20 % en agriculture biologique, sur 3 types de cultures : grandes cultures, vignes et cultures maraîchères. Entre 2013 et 2021, les scientifiques ont analysé les données botaniques, les données météorologiques de Météo-France (température, humidité du sol), ainsi que les données sur les pratiques agricoles déclarées par les agriculteurs incluant l’utilisation de fertilisants et d’herbicides ainsi que la gestion de la végétation dans la bordure par fauchage.
Des effets marqués du changement climatique sur les parcelles agricoles
Leurs résultats mettent en évidence des changements climatiques très marqués sur les 500 parcelles avec une augmentation moyenne de la température de 1,2 °C et de diminution de l’humidité des sols de 14 % en près de 10 ans. Dans le même temps, les pratiques agricoles sur les 500 parcelles n’ont pas significativement changé, bien qu’une légère baisse de la fréquence des fauchages des bordures de champs ait été observée.
SOURCE : ANSES.FR
Biodiversité agricole et changement climatique : la végétation des bordures de champs a déjà évolué en 10 ans | ANSES.FR