DS Smith alerte sur une possible chute du taux de recyclage du papier et du cartonLe fournisseur de carton ondulé alerte sur la baisse du taux de recyclage des emballages en papiers et carton, alors que l’Union européenne pourrait en produire près de 39 millions de tonnes d’ici 2030.

Le fournisseur mondial d’emballages en carton ondulé lance un appel à l’attention des législateurs « nationaux, européens et locaux » sur la situation du recyclage de papier et du carton. Selon une étude intitulée « Potentiel caché : améliorer le recyclage de nos papiers », menée par DS Smith et le cabinet de conseil en stratégie White Space Strategy, les taux de recyclage sont en baisse dans toute l’Europe.

Les résultats révèlent des disparités liées à l’âge, notamment chez les jeunes européens âgés de 18 à 24 ans. Moins de deux sur trois (62 %) d’entre eux recyclent la quasi-totalité de leurs papiers et cartons, contre près de neuf Européens sur dix (88 %). La raison de ce désamour pour la poubelle jaune ? La confiance dans le système de tri.

En effet, « moins de deux tiers (62 %) des membres de la génération Z pensent que ce qu’ils mettent dans leur poubelle est recyclé correctement par les autorités, contre plus de sept sur dix (72 %) chez les personnes âgées de plus de 65 ans », indique DS Smith.

Si 82 % des papiers et cartons ont été recyclés en France en 2020, ce qui correspond à la moyenne européenne, DS Smith veut alerte sur une possible chute de ce taux « à 67 % d’ici 2030 si aucune mesure n’est prise par les pouvoirs publics ».
Parmi les freins identifiés par DS Smith, la législation, plus favorable au réemploi qu’au recyclage, comme l’explique Thibault Laumonier, p-dg de DS Smith Packaging France :

« La difficulté à améliorer les systèmes de recyclage ne compromet pas seulement l’environnement mais empêche également la réalisation d’une grande opportunité économique. Il existe une industrie florissante derrière les emballages en carton, prête à recevoir le matériau et à l’utiliser à bon escient, en soutenant des milliers d’emplois et en créant de la valeur pour l’économie de manière circulaire. La France ne doit pas rester sur ses acquis et ne doit pas cesser d’investir dans ce modèle vertueux dans un contexte fragilisé par une mesure gouvernementale qui impose à notre industrie – sans justification objective – le subventionnement des entreprises du réemploi au détriment du recyclage ».

La mesure gouvernementale en question est l’Arrêté portant cahier des charges des éco-organismes et des systèmes individuels de la filière à responsabilité élargie (REP) des producteurs des emballages ménagers, des imprimés papiers et des papiers à usage technique, en vigueur depuis le 1er janvier 2024.

Le fournisseur de solutions en carton ondulé propose des actions à mettre en place pour augmenter le recyclage :

– Mettre en place la séparation à la source pour le papier et le carton, qui seraient séparés des autres matériaux par les consommateurs à leur domicile et dans les poubelles publiques pour augmenter la qualité de la matière à recycler,
– Introduire un système de tri et de collecte uniforme dans toute la France, afin que les mêmes matériaux puissent être recyclés dans toutes les communes,
– Légiférer pour mettre en place un étiquetage cohérent et mieux informer les consommateurs sur le recyclage,
– Appliquer une législation pérenne et cohérente en matière de recyclage.

Pour DS Smith, le recyclage du papier et du carton « détient un potentiel caché qui ne demande qu’à être révélé », alors que « de nouvelles données estiment que les pays de l’Union européenne produiront 39 millions de tonnes d’emballages en papier et en carton chaque année d’ici à 2030 », indique le fournisseur. En France, le potentiel caché de ce flux d’emballages en carton et papier serait de 10,6 millions de tonnes, « d’une valeur de 2 milliards d’euros d’ici à 2030 », selon l’entreprise.

SOURCE : PROCESS ALIMENTAIRE
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