La Commission européenne a mis en place un cadre de surveillance des niveaux de déchets alimentaires des États membres, dont un des objectifs est de suivre l’évolution des niveaux de déchets alimentaires incluant les niveaux de gaspillage alimentaire sur leur territoire et de mesurer l’efficacité de leurs politiques de lutte contre le gaspillage alimentaire. Les données collectées et mises à jour annuellement permettent le suivi du gaspillage alimentaire pour la France.
Le premier exercice de rapportage des données de gaspillage alimentaire a été réalisé en 2022 sur la base des données de 2020. Cet exercice, obligatoire pour l’ensemble des États membres, est strictement encadré par la Commission européenne dans la mesure où les données doivent respecter un cahier des charges et un format de communication précisés dans deux décisions de la Commission1.
En 2021, 8,8 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produits en France sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Les ménages contribuent de manière conséquente aux déchets alimentaires en France : ils génèrent à eux seuls 47 % des déchets alimentaires totaux. Les industries agro-alimentaires produisent quant à elles 20% des déchets alimentaires totaux. Les secteurs de la production primaire et de la restauration ont généré respectivement 14 % et 12 % de déchets alimentaires. Le secteur de la distribution a généré 7 % du total des déchets alimentaires.
En France, en 2021, les déchets alimentaires sont composés pour moitié de déchets comestibles assimilés à du gaspillage alimentaire
La réglementation européenne2 définit comme « denrée alimentaire » toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d’être ingéré par l’être humain. Ces denrées comprennent également les parties non comestibles, telles que les os attachés à la viande destinée à la consommation humaine, les peaux de certains fruits et légumes ou les coquilles d’œufs. Les déchets alimentaires comportent ainsi une fraction comestible et non comestible. Par ailleurs, à titre d’exemple, ils n’incluent pas les produits agricoles non récoltés, les denrées mises sur le marché pour être transformées en alimentation animale.
En France, le gaspillage alimentaire est défini par la loi3 comme « toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire est perdue, jetée ou dégradée ». Le gaspillage alimentaire est ainsi assimilé à la fraction comestible des déchets alimentaires.
Il n’est pas possible de comparer les jeux de données de 2021 avec ceux établis par l’ADEME en 20164 compte-tenu des différences en termes de comptabilisation de ce qui est considéré comme du gaspillage alimentaire (les données 2016 collectées par l’ADEME comptabilisent comme du gaspillage les pertes à la récolte et la valorisation animale là où les données EUROSTAT de 2021 ne les comptabilisent pas), sans compter les différences d’ordre méthodologique pour recueillir les données.
Pour les données 2021, ce sont principalement des enquêtes INSEE réalisées auprès d’un échantillon d’entreprises (secteurs de la transformation, du commerce et de la consommation hors domicile) et de la capitalisation de données issues d’études nationales (secteurs de la production primaire et des ménages) alors qu’en 2016 il s’agissait d’extrapolations d’opérations témoins, d’entretiens et d’études nationales).
La France, engagée dès 2013 pour la lutte contre le gaspillage alimentaire, poursuit ses efforts en vue d’atteindre ses objectifs nationaux, inscrits dans la loi AGEC , à savoir de réduire le gaspillage alimentaire de moitié en 2025 pour les secteurs de la distribution et de la restauration collective, et en 2030 pour les autres secteurs.
SOURCE : AGRICULTURE.GOUV
Gaspillage alimentaire : des nouvelles données pour la France | Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire