Depuis les années 1980, le climat européen s’est réchauffé deux fois plus vite que dans le reste du monde. Plusieurs facteurs y ont concouru notamment sa proximité avec l’Arctique qui connaît un fort réchauffement. Le programme européen Copernicus fait le bilan de l’année 2023 avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
L’Europe a connu, depuis 2020, ses trois années les plus chaudes jamais enregistrées (dix depuis 2007). Le continent a subi également en 2023 de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes, entre sécheresses, canicules, incendies, tempêtes et inondations. C’est ce que souligne notamment le rapport 2023 du programme européen Copernicus publié le 22 avril 2024.
Les pertes économiques en Europe sont estimées à 13,4 milliards d’euros, dont 81% dus aux inondations, qui ont affecté 1,6 million de personnes et sont responsables de la mort de 44 personnes.
2023, deuxième année la plus chaude jamais enregistrée en Europe
Avec 1 °C au-dessus de la moyenne et 2,6 °C au-dessus des niveaux préindustriels, l’Europe a connu en 2023 la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, derrière 2020. À l’exception de la Scandinavie, de l’Islande et d’une partie du Groenland, presque tout le continent a connu des températures supérieures à la moyenne sur l’ensemble de l’année.
L’Arctique européen a connu son deuxième automne le plus chaud et un mois de novembre jusqu’à 6 °C au-dessus de la moyenne.
Un nombre record de jours de stress thermique extrême a été enregistré, durant lesquels la température ressentie a été supérieure à 46 °C. Le 23 juillet 2023, 41% du sud de l’Europe a connu un stress thermique « fort », « très fort » ou « extrême ».
Le rapport souligne que l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne planétaire.
Réchauffement des températures de surface des mers
En 2023, la température de la surface de la mer (SST) a été la plus chaude jamais enregistrée, de 0,55 °C au-dessus de la moyenne pour les océans européens, avec des pics à 5,5 °C au-delà de la moyenne. Ces SST ont été bien supérieures à la moyenne de mai à octobre, dans l’Atlantique, avec la plus grande anomalie mensuelle jamais enregistrée en juin.
L’océan a un rôle crucial dans la régulation du climat, car il absorbe 90% de l’excès de chaleur, dû principalement aux émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine.
L’évolution du niveau moyen de la mer est un indicateur essentiel de l’évolution du climat. Il reflète à la fois :
– la dilatation thermique des océans due à leur réchauffement ;
– l’augmentation de la masse océanique due à la fonte des calottes glaciaires et des glaciers.
Depuis 1993, l’élévation moyenne du niveau de la mer est de +3,4 mm par an au niveau mondial ; elle est comprise entre +2 et +4 mm en Europe.
SOURCE : VIE PUBLIQUE
Réchauffement climatique : deux fois plus rapide en Europe que dans le reste du monde | Vie Publique