Agriculture - quelles transformations depuis les années 1970Poids économique, évolution de la production, enjeux environnementaux… L’Insee et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire publient une photographie détaillée du secteur de l’agriculture en France. Ce panorama revient sur les principales transformations opérées durant les 50 dernières années.

L’étude publiée le 27 février 2024 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) rappelle que la France est le premier producteur agricole européen.

Le poids économique de l’agriculture française

En 2022, les exploitations agricoles françaises totalisent 88,2 milliards d’euros de produits agricoles dont 31,4 milliards d’euros d’origine animale et 56,9 milliards d’euros d’origine végétale. Avec une part de 17,9% de la production en valeur de l’Union européenne (UE), la France est ainsi le premier producteur agricole européen.

En 2020, la part de la production nationale des industries agroalimentaires (IAA) dans l’UE représente 15,7% situant la France au deuxième rang, derrière l’Allemagne mais devant l’Italie et l’Espagne.

La valeur ajoutée produite par l’ensemble des activités agricoles et agroalimentaires s’élève à 99,5 milliards d’euros, soit 3,8% du produit intérieur brut (PIB) français. Cette part est relativement stable depuis le milieu des années 2000 alors qu’elle avait sensiblement diminué entre 1980 et 2005, passant de 6,6% à 3,8%.

L’agriculture, la sylviculture, la pêche et les industries agroalimentaires emploient 1,4 million d’équivalents temps plein en 2022, soit 5% de l’emploi total national contre 11,8% en 1980. Cette baisse s’explique essentiellement par la part décroissante de l’agriculture dans l’emploi total.

Comment évolue la production agricole depuis 1980 ?

Depuis 1980, la production agricole française est portée par le développement des cultures végétales dont la part dans la production globale est passée de 54% à 61% en 2022. Sur la même période, la production animale a diminué de 42% à 33%. La production de services a quant à elle doublé, passant de 3% à 6%.

Globalement, l’ensemble des productions a augmenté, bénéficiant de capitaux plus importants. Le taux d’investissement atteint 28% en 2022 contre 22% en 1986 (niveau le plus bas). À l’inverse, la structure de l’emploi s’est fondamentalement transformée du fait de la concentration des exploitations et de la baisse de la main d’œuvre, notamment les emplois non-salariés familiaux (-73% en 40 ans).

Quant aux dépenses alimentaires par ménage (consommation domestique), elles augmentent de 10% entre 2009 et 2019. Les dépenses de produits carnés, notamment de viande de boucherie, diminuent mais elles demeurent le premier poste de dépenses alimentaires (23%) devant les produits laitiers (15%) et les pains et céréales (10%). Une partie du budget des ménages se reporte vers les fruits et légumes dont la part augmente de 2%.

De nombreux enjeux environnementaux

Toutefois, les activités agricoles peuvent fragiliser les écosystèmes. L’agriculture est le premier émetteur d’ammoniac dans l’air et les intrants agricoles polluent les eaux et les sols, ce qui provoque une hausse des nitrates dans les cours d’eau. La mécanisation a supprimé 70% du linéaire des haies bocagères depuis 1950, fragilisant la biodiversité. Depuis 1990, la surface des prairies a diminué de 11%, et, depuis 1989, 36% de la population d’oiseaux des milieux agricoles a disparu.

Face à ces constats, de plus en plus d’agriculteurs s’engagent vers des pratiques agricoles plus soucieuses de l’environnement : 36 000 exploitations sont certifiées à Haute valeur environnementale au 1er janvier 2023 et plus de 60 000 exploitations sont engagées dans une démarche de production dite biologique, un nombre multiplié par 2,5 en dix ans.

SOURCE : VIE PUBLIQUE
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