Temps de lecture de l’article complet : 6 min
Avec une production qui se maintient en dépit des nombreuses difficultés subies par la filière liées notamment au réchauffement climatique, l’Unicid (Union nationale interprofessionnelle cidricole) entend communiquer davantage pour séduire notamment les jeunes consommateurs. Une campagne d’envergure devrait bientôt voir le jour.
Alors que les ventes de cidre, toutes catégories confondues, ont tendance à se tasser en GMS (60,1% en 2024 contre 61,5% en 2021), elles progressent en CHR pour atteindre 27,9% l’année dernière (27% en 2021). « Le cidre est particulièrement apprécié des jeunes générations, explique Thomas Pelletier, président de l’Unicid. Notamment en raison de son faible taux d’alcool. Et aussi parce que des marques comme La Mordue servie à la tireuse dans les festivals bretons ont contribué à le faire connaitre. Nous devons surfer sur ce succès. C’est pourquoi nous nous apprêtons à lancer une vaste campagne afin de faire connaitre toutes les déclinaisons de cette boisson aux multiples vertus ». Qui ne se cantonne pas aux marchés des crêperies, mais s’invite de plus en plus souvent en terrasse au même titre que les cocktails.
Ces dernières années, le marché du cidre s’est établi autour de 80 millions de litres vendus, dont 15 millions sont exportés. La profession rassemble tout à la fois deux coopératives, une quarantaine d’artisans achetant les fruits qu’ils transforment et environ 500 producteurs-transformateurs. Sans compter deux Igp et de nombreuses AOP. Quant au nombre de variétés de pommes, il s’établit entre 1 500 et 2 000, offrant ainsi aux transformateurs de multiples possibilités d’assemblages. « Même si parfois des problèmes de succession se posent, la profession reste solide et voit même arriver de nouveaux entrants qui se lancent dans le cadre d’une reconversion. »
Si le chiffre d’affaires a progressé de plus de 12% entre 2021 et 2024 pour s’établir à 244 millions d’euros, les volumes ont légèrement baissé sur la même période (-2,1%), encourageant la profession à maintenir ses efforts en matière de qualité, traçabilité et créativité, en dépit des effets du réchauffement climatique (floraison tardive des pommiers, impossibilité de récolter à temps en raison de fortes pluies, attaques de nouveaux nuisibles…).
Après avoir fait appel à Thierry Marx pour faire entrer la boisson dans l’univers de la gastronomie haut de gamme, la profession souhaite désormais ancrer le cidre dans les habitudes de consommation des Français, en tablant sur plusieurs moments de la journée, lors des afterworks, en brasseries traditionnelles, voire lors d’une pause snacking. En parallèle, l’Unicid poursuit ses efforts pour faire reconnaitre auprès de l’Union Européenne la spécificité du cidre français composé à 100% de pommes. Ce qui n’est pas le cas des « cider » produits dans d’autres pays européens dont la proportion de pommes est très variable et non réglementée. « Le sujet ne date pas d’hier, mais nous restons confiants et surtout combatifs, convaincus du savoir-faire de nos producteurs et transformateurs et de la qualité de nos produits », conclut Thomas Pelletier.
SOURCE : NEORESTAURATION
Le cidre veut s’inviter sur toutes les tables | NEORESTAURATION