Aliments dits ultratransformés mieux comprendre leurs effets potentiels sur la santé-min-compressed

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Les aliments dits ultratransformés font partie de l’offre alimentaire mais suscitent des préoccupations pour la santé. Or, l’ultratransformation est un concept qui reste encore à étayer scientifiquement. Ce constat étant posé, l’Anses s’est penchée sur les études disponibles sur le sujet. Son expertise identifie des signaux suggérant un lien entre la consommation de tels aliments et un risque plus élevé de développer des maladies chroniques. L’enjeu, à présent, est d’identifier les mécanismes qui sous-tendent ces risques. Parmi les pistes à explorer, l’Agence recommande de s’intéresser aux effets des nouvelles substances qui peuvent se former lors de la transformation des aliments. Elle invite par ailleurs à ne pas négliger les autres leviers d’action pour améliorer l’alimentation de la population.

Aliments dits ultratransformés : que sont-ils vraiment ?

Les procédés de transformation sont nombreux (cuisson, fermentation, fractionnement, etc.) et influencent de manière diverse la qualité et la sécurité sanitaire des produits. Dans son expertise sur les aliments dits ultratransformés, l’Agence pointe qu’il n’existe pas à ce jour de définition consensuelle de ce type d’aliments. A défaut, elle a étudié les classifications existantes fondées sur le degré de transformation des aliments. Elle s’est en particulier intéressée à la classification Nova, développée par des chercheurs brésiliens, à ce jour la plus utilisée dans les études épidémiologiques.

Dans la classification Nova, les aliments dits ultratransformés se caractérisent par le recours à certains procédés de transformation et par l’ajout d’additifs dits cosmétiques et de substances rarement utilisées lors de la préparation des repas à domicile, comme les isolats de protéines ou les huiles hydrogénées. Ces additifs et autres substances ajoutées servent notamment à modifier la texture, le goût ou faciliter la préparation. D’une façon générale, cette classification s’appuie sur la présence d’additifs et substances sans distinction, rendant son application subjective.

Des signaux à approfondir

Malgré ces limites, l’Agence a conduit une revue systématique des études scientifiques publiées sur ce sujet. Elle conclut, avec un poids des preuves faible, qu’une consommation plus élevée d’aliments qualifiés d’ultratransformés selon la classification Nova – classification la plus fréquemment utilisée – est associée à un risque plus élevé de mortalité et de maladies chroniques comme le diabète de type 2, le surpoids, l’obésité, les maladies cardioneurovasculaires, le cancer du sein et le cancer colorectal.

SOURCE : ANSES.FR
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