
L’étude de l’Agreste, paru en avril 2025, fait état d’une nouvelle baisse des excédents commerciaux agricoles et agroalimentaires. Ce recul de près d’un quart de sa valeur par rapport à 2023 (- 1,6 Mds€), le deuxième consécutif depuis le pic de 2022 (10,3 Mds€), résulte principalement de l’évolution des prix des échanges. C’est la conséquence d’une augmentation des importations supérieure à celle des exportations (respectivement + 2 Md€ et + 0,4 Md€ sur un an). La hausse des importations en valeur s’explique principalement par la croissance des volumes importés (+ 2 %) accentuée par une légère hausse de leur prix (+ 1 %). Quant aux exportations, elles augmentent en valeur du fait de la hausse des volumes exportés (+ 3 %), mais sont pénalisées par le recul de leur prix (- 2 %). Ainsi, la baisse de l’excédent reflète avant tout une dégradation des termes de l’échange, un ratio qui diminue de 3 % en 2024. Cette détérioration est plus marquée pour les produits transformés (- 4 %) que pour les produits bruts (- 2 %).
Les pays voisins de la France sont ses meilleurs clients. L’Hexagone a exporté 9,2 Mds d’€ de produits agricoles et agroalimentaires en Belgique, 8,65 Mds d’€ en Allemagne, 7,2 Mds d’€ en Italie et 7,1 Mds d’€ en Espagne.
Le détail des excédents en 2024
- L’excédent commercial en céréales recule de 0,9 Md€ pour s’établir à 6,2 Md€ (blé tendre – 6 %, l’orge -33 %, le maïs – 8 %.
- Concernant le sucre (1,2 Md€), il augmente de 264 M€.
- En 2024, le déficit structurel de la filière fruits et légumes (fruits, légumes et produits à base de fruits et légumes) diminue de 0,2 Md€ pour s’établir à 7,6 Md€. L’accentuation du déficit des échanges des fruits frais poursuit sa tendance pour atteindre 3,4 Md€. À l’inverse, le déficit des légumes frais, y compris les pommes de terre, se réduit à 374 M€ en 2024 (+ 264 M€). Le déficit des produits transformés à base de fruits et légumes se réduit de 79 M€, sous l’effet d’une hausse des volumes des produits exportés, qui contrebalance la hausse des prix des produits importés.
- L’excédent des échanges de produits laitiers (hors glaces et sorbets) varie peu en 2024 et s’élève à 2,3 Md€. Les achats de beurre et de pâtes à tartiner laitières (+ 211 M€ sur un an) tirent l’excédent commercial de produits laitiers vers le bas. L’excédent des échanges de fromages, plus gros contributeur à l’excédent commercial français des produits laitiers (1 Md€ soit 45 %), s’est lui aussi dégradé (-12 M€). Les exportations (+ 105 M€) étant inférieures aux importations (+ 117 M€). A contrario, l’excédent de l’ensemble des produits frais (lait, yaourts et crème) augmente de 60 M€ en 2024.
- Le solde des produits de l’élevage et de l’abattage reste déficitaire (0,9 Md€) pour la troisième année consécutive. Cette tendance s’inscrit dans le contexte d’une poursuite du recul des cheptels amorcé depuis quelques années, sauf pour les volailles.
- Le déficit de la filière pêche (y compris l’aquaculture et produits préparés issus de la pêche) atteint 5,0 Md€. Il se réduit pour la deuxième année consécutive après le montant record de 2022, mais reste élevé. En France, la production halieutique ne couvre en effet que très partiellement la demande, entraînant un déficit structurel de la balance commerciale.
- Concernant les vins et spiritueux, l’excédent commercial diminue de 0,5 Md€ (à 14,3 Md€). Il s’agit de la deuxième baisse consécutive après le montant record de 2022. Ce recul s’explique principalement par les tensions économiques et géopolitiques qui pèsent sur la demande.
SOURCE : PROCESSALIMENTAIRE
L’excédent agroalimentaire français recule en 2024 | PROCESSALIMENTAIRE