shutterstock_169298363Avec une augmentation de 8,6% du nombre de malades en 2012-2013, la listériose est en constante augmentation depuis cinq ans.

C’est ce qu’a révélé le « Rapport de synthèse de l’Union européenne sur les tendances et les sources de zoonoses, d’agents zoonotiques et de foyers épidémiques d’origine alimentaire en 2013 », publié le 28 janvier dernier par l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen pour le contrôle et la prévention des maladies (ECDC). Avec 1763 cas reportés par les Etats membres, dont 191 mortels, ces chiffres alertent les agences européennes. La listériose présente en effet un taux de mortalité plus élevé que d’autres pathologies d’origine alimentaire. « L’augmentation des cas signalés de listériose invasive est très préoccupante parce que cette infection se transmet principalement par l’intermédiaire d’aliments prêt-à-consommer et qu’elle peut entraîner la mort, en particulier parmi la population croissante de personnes âgées et de patients présentant une immunité affaiblie en Europe », déclare Mike Catchpole, scientifique en chef à l’ECDC. En France, 64 cas ont été signalés.

En 2013, les premiers résultats d’une étude de l’Efsa sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments « prêts à être consommés » ont mis en évidence la présence de la bactérie psychotrophe à une hauteur de 10,3 % dans les poissons, 2,1 % dans des viandes et 0,5 % des fromages analysés. Les échantillons avaient été collectés dans des magasins des États membres. Les experts avaient précisé que la limite pour la sécurité des aliments (100 bactéries par gramme) n’était dépassée que dans 1,7 % des échantillons de poisson, et dans 0,4 % et 0,06 % de ceux de viande et de fromage.

Parmi les autres zoonoses, les cas signalés d’E. Coli productrices de vérocytotoxine (VTEC) ont augmenté de 5,9 %. D’après les experts, ces observations s’expliqueraient par un effet de l’accroissement de la sensibilisation dans les États membres suite à l’épidémie de graines germées en 2011, qui se traduit aujourd’hui par une recherche plus élevée de la bactérie dans les denrées alimentaires. Aucune tendance n’a pour le moment été remarquée en ce qui concerne la présence de VTEC dans les aliments et les animaux.

Le rapport indique également une diminution des cas de salmonellose (de l’ordre de 7,9%). Il fait le lien avec la mise en place de programmes de lutte contre Salmonella chez les volailles. L’Efsa ajoute que la plupart des États membres ont atteint leurs objectifs de réduction de la prévalence dans les volailles pour 2013. La yersiniose, troisième zoonose signalée dans l’Union européenne avec 6 471 cas, a baissé au cours des cinq dernières années et diminué de 2,8 % par rapport à 2012.

Le rapport de l’Efsa et de l’ECDC couvre 16 zoonoses et foyers épidémiques d’origine alimentaire. Il est basé sur les données recueillies par 32 pays européens (28 États membres et 4 États non membres). Son objectif est d’aider la Commission européenne et les États membres à surveiller, contrôler et prévenir les zoonoses.

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